La visite du camp réhabilité permet de reconstituer la vie quotidienne des anciens résistants durant la période d’août 1943 à mai 1944.
Il fallait d’abord se nourrir. Un peu d’argent arrivait par le canal de la région Résistante R6 puis par le biais du Comité Français de Londres. « Tourterelle » assurait l’intendance mais il devait ne pas se faire remarquer par le volume et la fréquence des achats. Épicerie, pain et fromage, pommes de terre étaient acquis avec des tickets de rationnement fournis par Henri Désarménien (« Mallarmé »). La viande provenait le plus souvent de l’abattage clandestin de Chazelette. Henri Duron (frère de Marcel), préparateur en pharmacie à Saint Eloy les Mines, fournissait les médicaments.
Il fallait ensuite à assumer les corvées : eau de la source, ramassage de bois sec (pour éviter la fumée), recharge des batteries pour l’électricité à plus de deux kilomètres, préparation des repas, surveillance du camp jour et nuit (sentinelles et sentiers de ronde).
Il fallait enfin préparer l’avenir qui serait forcément militaire : monter et descendre les couleurs, s’entraîner du mieux possible pour constituer une unité combattante avec peu ou pas d’armement.
Les 15 et 17 mai 1944, les maquisards partaient en direction du Mont Mouchet et de la Truyère.