Sous-préfet à 27 ans, chargé en 1936 d’acheminer vers l’Espagne républicaine le matériel de guerre soviétique, nommé préfet d’Eure-et-Loir, il refusera, le 17 juin 1940, de signer une déclaration accusant de crimes de guerre les troupes coloniales engagées dans le secteur de Chartres. Suit une résistance exemplaire de trois ans.
Révoqué comme franc-maçon par le gouvernement de Vichy en juillet, il rejoint de Gaulle à Londres en automne. Parachuté en France dans les Alpilles le 1er janvier 1942 comme « représentant du général de Gaulle », il a pour mission d’unifier les trois grands réseaux de résistants de la zone sud (Combat, Libération, Franc-Tireur). Rôle difficile, vue l’extrême diversité des sensibilités, tendances et courants ! Il obtient pourtant le ralliement des communistes, particulièrement précieux par leur discipline et leur expérience de la clandestinité.
Il crée le Conseil national de la Résistance (CNR) à Paris, le 27 mai 1943. Mais il est livré aux Allemands le 21 juin à Caluire (département du Rhône).
Emprisonné au fort de Montluc (à Lyon), interrogé, il meurt quelques jours après des suites de tortures, dans le train qui l’emmène en Allemagne. Pierre Brossolette qui agit dans la zone nord, lui aussi arrêté, se suicidera pour ne pas livrer de secrets sous la torture.
Son corps fut renvoyé à Paris en juillet 1943, incinéré au Père-Lachaise. Ses cendres (supposées telles) seront transférées au Panthéon : acte final des célébrations du 20e anniversaire de la Libération
Cette « panthéonisation » très médiatique et lyrique est la reconnaissance suprême de la patrie à ses héros. Coordinateur des réseaux de Résistance en métropole, Jean Moulin en fut à la fois le chef, le martyr et le symbole. C’est dire le sens très fort pris par cette vie et cette mort.
Source : « L’Histoire en citations ».
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