Le 14 août 1944, sur la commune de Prémilhat (Allier), au lieu-dit la « carrière des Grises », les troupes allemandes procèdent à l’exécution par fusillade de 42 personnes, la plupart civiles, extraites le matin même vers 5h00, de la caserne Richemont à Montluçon (Allier), où elles étaient détenues.
Parmi les victimes en Zone 13, c’est suite à des dénonciations, que les autorités d’occupation organisèrent le 7 août 1944, une vaste opération de perquisitions et d’arrestations à Montaigut-en-Combraille (Puy-de-Dôme), qui abouti à l’arrestation de plusieurs personnes conduites à Montluçon et incarcérées à la caserne Richemont.
Résistants :
DEGASNE Raymond, né le 19 août 1920 à Vire (Calvados), mineur à Montaigut-en-Combrailles (Puy-de-Dôme) membre des francs-tireurs et partisans (FTP). Il a été déclaré « Mort pour la France », FFI et DIR.
KUBIAK Jean, né le 20 décembre 1909 en Allemagne, mineur à Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), membre des Francs-tireurs et partisans (FTP). Il a été déclaré « Mort pour la France » FFI.
Résistant ou victime civile :
MEUNIER Eugène, né le 28 novembre 1900 à Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme), marchand de bestiaux demeurant à Montaigut-en-Combrailles. Homologué Déporté et Interné de la Résistance (DIR).
Victimes civiles :
CHARLES Joseph, né le 10 avril 1922 à Moulins (Allier), vannier ambulant ; membre de la communauté Yéniche des gens du voyage, qui se trouvait sur Montaigut-en-Combrailles.
SCHARTIER Georges, né le 30 juillet 1925 à Cusset (Allier), vannier ambulant ; membre de la communauté Yéniche des gens du voyage, qui se trouvait sur Montaigut-en-Combrailles.
Les exécutions furent vraisemblablement décidées par les autorités allemandes de Montluçon, en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944 et en particulier, l’attaque le 12 août 1944 sur la commune de Doyet (Allier), à quelques kilomètres à l’est de Montluçon, d’un convoi allemand.
42 personnes, incarcérées pour des raisons diverses (résistants, civils arrêtés lors de rafles, otages) à la caserne Richemont furent finalement désignées pour l’opération de représailles. Parmi l’ensemble trois groupes peuvent être distingués : un groupe important de Montluçonnais souvent des notables (commerçants), accusés à tort ou à raison d’avoir aidé les maquisards ; un groupe issu d’une opération de ratissage à Montaigut-en-Combrailles (Puy-de-Dôme) le 7 août 1944 où 9 personnes furent arrêtées et 5 fusillées à Prémilhat ; enfin il semble que le nombre de 42 ait été obtenu en transférant des prisonniers du département de la Creuse, incarcérés à Guéret. Une douzaine de personnes qui étaient internées au lycée de garçons de Guéret début août 1944 furent conduites en camion à Montluçon, sur ordre du SD qui en avait la charge, sans doute le 13 août, sous l’escorte d’un détachement de la Feldgendarmerie de Guéret (Creuse).
Le 14 août 1944, à cinq heures du matin, les 42 personnes furent conduites en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, carrière servant de terrain d’exercice militaire, sur la commune de Prémilhat (Allier). Une fosse avait été creusée l’avant-veille confirmant la préméditation de l’exécution. D’après les témoignages et constatations faites à l’époque, ils furent amenés au bord de la fosse en cinq groupes successifs et abattus par derrière entre 6h20 et 7h00 du matin. Les corps tombèrent dans la fosse creusée à l’avance et furent couverts de chaux vive. Sources : Le Maitron.
Sur la plaque mémorielle, il ne figure que 40 noms au lieu de 42, car deux victimes n’étaient pas identifiées. En 2019, un 41ème nom a été ajouté en la personne de Julien GALLOIS.
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